Se former pour valoriser les engrais de ferme, un essentiel !
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Quand mettre, quelle quantité de quel effluent par quel moyen ? C'est la question multiple que tous les agriculteurs se posent. Dans une formation d'une journée, Quentin Pignol partageait des clés de compréhension et de calcul pour réfléchir ses apports.
Le 12 décembre a eu lieu la formation effluents d’élevage dans la Loire avec Quentin Pignol.
1ère étape – caractériser et redéfinir tous les types d’engrais de ferme, leur pouvoir fertilisant / d’amendement,
2e étape – Voir où les éléments fertilisants sont perdus (volatilisation, lessivage, bâcher les tas de fumier et les fosses ou non ? composter ou non ?)
3e étape – Comprendre comment calculer ses apports.
- Attention à prendre en compte la superposition du pouvoir fertilisant d’une année sur l’autre. En effet, un effluent d’élevage au fort pouvoir amendant et faible pouvoir fertilisant, libèrera des nutriments sur plusieurs années, ce qu’il faut prendre en compte pour optimiser les apports.
- Mettre en cohérence l’apport et le besoin de la culture,
4e étape – Planifier la mise en œuvre avec un point d’attention sur la répartition de la fertilisation selon les matériels et leur capacité à limiter les pertes.
Hors du contenu initial, les agriculteurs ont beaucoup participé ce qui a entraîné de grands débats sur :
- l’acidification des sols – Non les effluents d’élevage d’acidifient pas les sols, ils sont même plutôt alcalinisant. Par contre l’ammonitrate, elle, acidifie les sols.
- les besoins de la vie du sol et le rôle des activateurs de sol – Plutôt que d’acheter des activateurs, comment adapter ses pratiques pour que la vie du sol se développe et se maintienne ?
- la reconception des systèmes – 3 exemples d’idées qui font réflechir :
- C’est au pâturage qu’il y a le moins de perte de nutriment.
- L’idéal est d’avoir un stockage d’effluents dimensionné pour pouvoir les apporter au bon moment.
- Peut-être n’a-t-on pas besoin d’activateurs de sols si le sol a des conditions propices à la vie.
Au final, les agriculteurs retiennent :
- l’assimilation des animaux qui est moins bonne que ce qu’ils pensaient, il est donc essentiel de bien gérer les effluents.
- le risque de lessivage par type d’effluent (+++ lisier, ++ Fumier, – compost)
- l’intérêt de composter pour stabiliser un effluent qui aurait été lessivé au moment où on voulait l’apporter ou pour répondre au besoin constant d’une prairie,
- Les propriétés de chaque type d’effluent : Le compost pour un besoin de la culture faible et constant, le fumier pour un petit coup de fouet et un apport durable et le lisier pour un gros coup de fouet, à apporter au bon moment.
La formation les a fait bien réfléchir à leur plan d’épandage et a parfois chamboulé leurs habitudes. Par exemple, i) le fumier sur maïs au printemps n’est pas l’idéal, il est plus utile sur prairie ou ii) le tas de fumier qui « pourrit » sous la pluie de décembre à février avant d’être composté fait perdre une quantité conséquente de nutriment.
L’essentiel pour valoriser ses engrais est de savoir quel est son objectif sur l’exploitation (autonomie fourragère, autonomie alimentaire, production laitière selon les quotas, production laitière selon le potentiel des animaux, production laitière selon le potentiel des terres, etc.) afin d’orienter les pratiques et de réfléchir la fertilité vers des parcelles données.
Conclusion, une deuxième journée aurait été nécessaire, avec des ateliers pour se projeter sur sa ferme.
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